Coopération internationale : Portrait de Yolie THEOTISTE

représentante de la Martinique au Parlement de la jeunesse française pour l'eau

Publié le – Mis à jour le

Dès le mois de juin 2025, Yolie THEOTISTE, jeune ingénieure, représentera la Martinique au Parlement français de la jeunesse pour l’eau à Nice, en marge de la Conférence des nations unies sur l’océan. Sélectionnée parmi 9 jeunes martiniquais, elle participera aux travaux de ce Parlement national. L’ODE Martinique l’accompagnera durant son mandat qui durera 2 ans. Rencontrez cette jeune femme martiniquaise, passionnée par son île et sa protection.

1. Qu’est-ce qui vous a motivée à représenter la Martinique au sein du Parlement français de la jeunesse pour l’eau ?


YT : Ce qui m’a motivée, c’est avant tout l’envie de faire entendre la voix de la Martinique sur des enjeux majeurs liés à l’eau. Notre territoire possède une richesse environnementale exceptionnelle, mais il fait aussi face à des défis très concrets qui restent parfois peu visibles au niveau national. Représenter la Martinique, c’est porter cette singularité, mettre en lumière nos réalités locales, et montrer que nous avons, nous aussi, des solutions, des idées et une jeunesse engagée pour un avenir plus durable.

2. Quels sont, selon vous, les principaux défis liés à l’eau aujourd’hui en Martinique, et comment pensez-vous les faire connaître à l’échelle nationale ?


YT : Les enjeux sont nombreux, mais je mettrais en avant trois défis majeurs :

  1. La pollution des milieux aquatiques, notamment liée aux déchets plastiques et aux eaux usées insuffisamment traitées.
  2. Les effets du changement climatique, qui perturbent la répartition des précipitations et fragilisent notre disponibilité en eau.
  3. Les pertes dans les réseaux d’eau potable, qui peuvent atteindre jusqu’à 50 % entre la source et le robinet. Ce phénomène engendre des coupures d’eau fréquentes, même lorsque les ressources sont présentes, et représente un véritable gaspillage.

À l’échelle nationale, je souhaite porter ces problématiques avec des exemples concrets du terrain, des données locales, et surtout des propositions d’actions. La Martinique, bien qu’insulaire, n’est pas isolée : elle est aussi un territoire d’observation des impacts environnementaux globaux, et un espace d’innovation en matière de résilience.

3. Quels projets ou initiatives concrètes souhaiteriez-vous proposer ou soutenir dans votre mandat pour sensibiliser la jeunesse martiniquaise aux enjeux de l’eau ?


YT : Je m’intéresse particulièrement aux outils pédagogiques ludiques. Je travaille actuellement à la création de jeux de cartes portant sur l’eau, les zones humides et les éco-gestes, car l’apprentissage par le jeu est une méthode efficace à tout âge. Ces supports permettent d’aborder les enjeux environnementaux de manière concrète et engageante, notamment auprès des plus jeunes.
Je souhaite également encourager les démarches comme les Aires Marines Éducatives, les sorties de terrain, ou encore les ateliers créatifs (photo, dessin, vidéo, poésie) autour de la thématique de l’eau. L’objectif est de créer un lien fort entre les jeunes et leur environnement, en valorisant l’expression et l’action collective.

4. Que diriez-vous aux jeunes Martiniquais pour les inciter à s’engager sur les questions d’eau et d’environnement ?


YT : Je leur dirais que l’eau n’est pas qu’une ressource : c’est un élément central de notre quotidien, de notre culture et de notre identité. Elle irrigue nos terres, façonne nos paysages, alimente nos traditions.
S’engager pour l’eau, c’est s’engager pour notre avenir. Il n’est pas nécessaire d’être expert ou scientifique pour agir : chacun peut contribuer à sa manière, avec ses idées, ses talents, son énergie. L’engagement des jeunes est essentiel, car c’est ensemble que nous construirons des solutions durables. Et pourquoi pas devenir, à son tour, porte-voix de l’eau, ici ou ailleurs.