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Assainissement non collectif : « le TOP 5 des erreurs »

Depuis 2006, les communes ont la responsabilité de réaliser des contrôles des dispositifs d’assainissement non collectif (appelés couramment, mais incorrectement, 'fosses septiques').

Ces contrôles réalisés par les Service Public d’Assainissement Non Collectif (SPANC) ont mis en évidence une grosse lacune de conception et d’implantation des dispositifs existants qui semble s’être arrêtée aux années précédent 1982, date de l’arrêté rendant obligatoire la fosse toutes eaux qui consiste à recueillir et à prétraiter toutes les eaux usées de l’habitat (WC, douches, cuisines, machine à laver).

Ainsi, les « dispositifs » les plus répandus en Martinique sont en général constitués d’une simple fosse septique compartimentée sans traitement (qui n’a jamais été qu’un prétraitement), sans aération (ce qui peut expliquer les mauvaises odeurs à proximité de l’habitat) avec un rejet direct des eaux ménagères (eaux de cuisine et bain) dans le milieu naturel.

top 5 erreurs

 

Pour passer du top 5 des erreurs au top 5 des bonnes méthodes : la réhabilitation

Les dispositifs ANC obsolètes peuvent représenter un risque pour la santé et la sécurité humaine mais aussi avoir un impact non négligeable sur l’environnement. À ce titre, le SPANC réalise un diagnostic des dispositifs existants et recommande aux propriétaires les travaux nécessaires à réaliser.

La réhabilitation de certains dispositifs peut passer par une réutilisation partielle des installations en place. Celle-ci exige cependant que les ouvrages en place soient encore en bon état et aient été entretenus régulièrement, ce qui est rarement le cas sur le territoire martiniquais.
Dans tous les cas, il est nécessaire que le professionnel en charge d’une réhabilitation oriente le propriétaire de l’ouvrage vers le SPANC en cas d’absence de diagnostic dans un premier temps, puis pour un contrôle des travaux dans un second temps.

5 bonnes méthodes

Les chiffres présentés ci-dessous sont issus des rapports annuels sur le prix et la qualité du service de l'assainissement non collectif (RPQS) des communautés d'agglomérations, et des données transmises par les SPANC.

Une majorité d'ANC sur le territoire martiniquais

En 2022, 57 % des abonnés au service public d'eau potable sont en assainissement non collectif sur l'ensemble du territoire martiniquais.

On compte en effet 109 234 abonnés au service public d'eau potable en assainissement non collectif sur un total de 190 066. Ce chiffre correspond à la différence du nombre d'abonnés en eau potable avec celui des abonnés en assainissement collectif (80 832).

La répartition entre assainissement non collectif et collectif varie d'une commune à l'autre, de 96 % sur la commune de Rivière-Pilote à 30 % sur la commune des Trois-Îlets.

REPARTITION AC ANC 2022

L'état du parc 

Le nombre de dispositifs d'ANC sur le territoire diffère du nombre d'abonnés en ANC. Il existe en effet malheureusement des abonnés non reliés au réseau collectif qui ne possèdent pas de dispositif ANC...

On estime ainsi le parc d'ANC à environ :

  • 75 000 dispositifs individuels ;
  • 215 mini-stations privées.

Selon les données des diagnostics de l'existant effectués par les SPANC sur un peu moins de la moitié des dispositifs d'ANC du territoire, environ 91% des installations seraient non conformes :

  • CAP NORD : 77% de non conformité ;
  • ODYSSY : 98% de non conformité ;
  • ESPACE SUD (CAESM) : 99% de non conformité.

Une installation est considérée comme étant Non Conforme lorsqu'elle est :

  • un danger pour la santé des personnes (possibilité de contact direct avec les effluents, nuisance olfactive récurrente, défaut de structure ou de fermeture) ;
  • un risque avéré de pollution pour l'environnement (installation incomplète, ou sous-dimensionnée, ou dysfonctionnement dans une zone à enjeu environnemental).

Les causes de non conformité sont diverses. On constate par exemple pour les habitats individuels :

  • filières incomplètes, on sous-entend une fosse septique sans traitement, avec rejet des eaux domestiques dans le milieu (eaux de lave-linge et cuisine) ;
  • dispositif inaccessible ;
  • rejet direct et sans traitement dans le milieu.

Les contrôles des dispositifs d'assainissement non collectif

Ils sont réalisés par les SPANC.

On distingue plusieurs types de contrôle :

  • le contrôle de conception et le contrôle de réalisation. Ils concernent les nouvelles constructions et les réhabilitations. Le contrôle de conception s'effectue en amont des travaux et le contrôle de réalisation à la fin des travaux ;
  • le contrôle de l'existant afin de vérifier le fonctionnement et l'entretien. Dans ce cas il s'agit d'une demande spontanée suite à un dysfonctionnement, d'une plainte de voisinage, ou d'une vente immobilière.

contrôle1

 

Les tarifs varient d'un SPANC à un autre :

Cout controles

Ci-dessous le tableau récapitulatif des contrôles effectués par les trois SPANC en 2018 et 2019 :

nb controle 2018 2019

Les professionnels de la filière

On compte  :

  • 15 fournisseurs de dispositifs agréés (20 filières agréées) ;
  • 24 entrepreneurs/plombiers pour le traitement avec sol en place ou reconstitué ;
  • 20 sociétés de vidangeurs ANC agréés (liste des vidangeurs agrés en cliquant ici) ;
  • 2 unités de traitement des matières de vidange (centre et Nord-Atlantique).

L'usager

Il est responsable de ses eaux usées et de l'entretien de son dispositif de traitement.

Les acteurs publics

  • Le Service Public d'Assainissement Non Collectif (SPANC) : il contrôle les dispositifs ANC, détermine les non-conformités, émet un avis sur les travaux à réaliser (voir ci-dessous).
  • Le Maire : il est responsable de la salubrité publique, il assure le maintien de l'ordre public, et détient le pouvoir de police.
  • L'Office de l'Eau (ODE) : il accompagne les SPANC par la mise en place de formations ou d'assistance technique pour une meilleure cohésion des services sur le territoire. Il accompagne également les particuliers par la réalisation de livrets et plaquettes d'information, et enfin il donne des conseils financiers et techniques.
  • La DEAL : elle instruit les demandes d'agrément préfectoral et contrôle les vidangeurs agréés.
  • l'ANAH (agence nationale de l'habitat), la CAF (caisse d'allocation familiale) et les CGSS (caisses générales de sécurité sociale) : ces organismes proposent des dispositifs de financement relatifs aux réhabilitations pour des publics spécifiques.

Les acteurs privés

  • L'architecte : il veille à prendre en compte l'ANC dans les plans de l'habitation.
  • Le notaire : il vérifie la présence du diagnostic ANC réalisé par les SPANC dans les actes de vente immobilière.
  • L'entepreneur / plombier : il installe les dispositifs ANC conformément aux règles en vigueur.
  • Le vidangeur : la liste des vidangeurs agréés est mise à jour régulièrement et est disponible sur le site de la DEAL Martinique.
  • L'assureur : il délivre les assurances décennales aux entrepreneurs et aux dispositifs.
  • La banque : elle accorde le PTZ (Prêt à Taux Zéro) pour la réhabilitation en ANC aux personnes éligibles.

À propos des SPANC

Le Service Public d’Assainissement Non Collectif (SPANC), service public local, est chargé de :

  • conseiller et accompagner les particuliers dans la mise en place de leur installation d’assainissement non collectif ;
  • contrôler les installations d’assainissement non collectif.

Les 34 communes de la Martinique sont couvertes par un service public d'assainissement non collectif. Pour toute question relative à votre dispositif d'assainissement non collectif, vous devez vous rapprocher du SPANC dont dépend votre commune :

Retrouvez le SPANC de votre commune à l'aide de la carte ci-dessous :

Le Service Public d'Assainissement Non Collectif en Martinique