Pour le cycle SDAGE 2016-2021, la Martinique comptait 20 masses d'eau littorales : 19 masses d'eau côtières et 1 masse d'eau de transition (l'étang des Salines).
L'état environnemental se caractérise par un état écologique (éléments biologiques, physico-chimiques, polluants spécifiques, dont lachlordécone, et hydromorphologiques) et par un état chimique. Il est évalué grâce aux données des réseaux de surveillance ou par évaluation des pressions pour les masses d’eau non suivies.
Depuis 2014, l'Office de l'Eau de la Martinique organise et réalise différents suivis environnementaux dans les eaux littorales de Martinique, inscrits dans le cadre de la DCE ou à titre complémentaire. Précédemment, ces suivis étaient réalisés par la DEAL Martinique.
En Martinique, afin d'assurer la protection des usagers des 59 sites de baignades en mer et des 3 sites de baignade en rivière recensés par les communes, un contrôle de la qualité des eaux de baignade est mis en place par l'Agence Régionale de Santé (ARS), au minimum une fois par mois.
Pour le cycle SDAGE 2010-2015, la Martinique comptait 20 masses d'eau littorales : 19 masses d'eau côtière et 1 masse d'eau de transition (l'étang des Salines).
L'état environnemental se caractérise par un état écologique (éléments biologiques, physico-chimiques, polluants spécifiques, dont la chlordécone, et hydromorphologiques) et par un état chimique. Il est évalué grâce aux données des réseaux de surveillance ou par évaluation des pressions pour les masses d’eau non suivies.
Réceptacles de l'écoulement des milieux aquatiques terrestres, les milieux marins sont soumis indirectement aux pressions qui dégradent les cours d'eau : rejets d'eaux usées et enrichissement nutritif, pollutions matérielles et chimiques par déversements volontaires ou accidentels dans les cours d'eau... En plus de ces diverses pressions, le milieu marin est soumis à l'exercice d'activités qui lui sont propres, telles que les activités de plaisance et les activités portuaires, sources de dérangement de la biodiversité, de pollutions diverses, de modification du trait de côte et des fonds marins. Les pressions relatives à la pêche professionnelle et de loisir, ainsi qu'au mouillage, ont déjà été évoquées dans les rubriques précédentes.
En Martinique, quatre espèces marines constituent une menace forte pour les écosystèmes marins. Parmi elles, deux espèces exotiques envahissantes : le poisson-lion (Pterois volitans) et l’halophile stipulée (Halophila stipulacea), phanérogame qui colonise les fonds marins à la place des 6 autres espèces autochtones de la région. Ces espèces exotiques envahissantes (EEE) peuvent avoir des incidences très fortes sur les écosystèmes marins d'où elles ne sont pas originaires : compétition pour l'espace ou la ressource avec d'autres espèces, modification des niches écologiques ou encore modification des réseaux trophiques.
On retrouve aussi deux espèces d'algues envahissantes, mais non exotiques, qui sont aujourd'hui sources d'une grande pression dans l'ensemble des îles de la Caraïbe : les sargasses, avec Sargassum fluitans et S. natans.
La pratique du mouillage est théoriquement autorisée pour toute embarcation inférieure à 50 mètres, dans tout espace, tant que le mouillage ne porte pas atteinte aux espèces de coraux protégées. Retrouvez plus d'informations sur les coraux protégés ici.
Cependant, certaines zones sont interdites au mouillage, afin de protéger le caractère exceptionnel de leur biocénose benthique, mais aussi afin de limiter les pressions anthropiques engendrées par les activités de plaisance et de mouillage.
La Direction de la Mer Martinique a mis en place en septembre 2017 un Observatoire de la Mer (anciennement Observatoire des activités maritimes de la Martinique), donnant accès aux données et informations disponibles sur les activités maritimes et littorales, le patrimoine culturel et sous-marin, l'évolution du trait de côte, les risques côtiers... :
Vous retrouverez, à disposition, les mémentos sur la pêche de plaisance et la pêche professionnelle, des monographies maritime depuis 2015 ainsi qu'une diversité de rapports et études portant sur :
Vous trouverez également sur le site de nombreuses informations sur :
L'activité nautique est en forte progression depuis une quinzaine d'années en Martinique et près de 15 000 navires de plaisance étaient recensés en 2022 (Direction de la Mer). Le stationnement des bateaux à ancre est une pression importante qui endommage les sites de plongée et les sites naturels fréquentés par les excursionnistes. Les herbiers et récifs coralliens présents dans ses sites sont soumis à une dégradation physique importante des fonds, par frottement et/ou arrachage, provoqué par les mouvements d'ancres, de chaînes ou encore de cordes utilisées pour immobiliser le navire. La réglementation, l'organisation et la mise à disposition d'équipements dans les zones de mouillage sont donc nécessaires afin de limiter les ancrages de navires dans les fonds.
La réglementation encadrant les pratiques de pêche professionnelle et de loisir détermine aussi les espèces qui sont interdites de pêche, pour les plaisanciers, pour les professionnelles, ou pour les deux.
La pêche de nombreuses autres espèces est aussi réglementée, sans pour autant être interdite. Ces réglementations concernent la quantité ou la taille des individus pêchés ou encore les périodes d'autorisation de pêche.
L'article 24 de l'arrêté portant réglementation de la pêche maritime professionnelle en Martinique présente l'ensemble des espèces interdites de pêche, en tout lieu et tout temps, pour les professionnels ainsi que les plaisanciers.
Parmi elles, on retrouve toutes les espèces marines protégées : mammifères marins, tortues marines et les 16 espèces de coraux protégés. Retrouvez les informations sur ces espèces ici.
Les autres espèces interdites à la pêche sont les suivantes :
Le mémento Réglementation des pêcheurs professionnels en Martinique récapitule les espèces concernées :
En addition des espèces énumérées précédemment, d'autres espèces sont interdites à la pêche de loisir, en tout temps et tout lieu. Parmi elles, il est à noter que toutes les espèces de raies, de requins et de poissons à rostre sont interdites à la pêche de loisir. De plus, il est interdit de pêcher les balistes royaux (Balistes vetula), les perroquets bleus (Scarus coeruleus) et les platax (Chaetodipterus faber).
Le mémento Réglementation des pêcheurs de loisir en Martinique récapitule les espèces concernées :
Les arrêtés n° R02-2019-09-17-002 et n° R02-2016-10-14-001 réglementent respectivement la pêche de différents crustacés et celle des oursins blancs, pour les professionnels et les particuliers.
La pêche aux oursins blancs est strictement réservée aux pêcheurs professionnels munis d’une autorisation délivrée par la Direction de la Mer. Les conditions de pêche et de commercialisation des oursins blancs en Martinique sont fixées chaque année par arrêté préfectoral en fonction de la reconstitution des stocks, dans des zones délimitées et pour une durée déterminée. Plus d'informations sur le site de la Direction de la Mer.
Les langoustes grainées (portant des œufs) ne peuvent être pêchées quelle que soit leur espèce ou leur taille. Les langoustes 'brésiliennes' inférieures à 6 cm et les langoustes royales inférieures à 8 cm, mesurées de la pointe du rostre jusqu'au point médian de la bordure distale du céphalothorax, ne peuvent être pêchées ou mises en vente. La pêche de loisir aux langoustes est interdite du 1er juin au 30 septembre.
Ils bénéficient d’une mesure de protection fondée sur une taille minimale, associée à une restriction de capture visant la pêche de loisir. Les individus doivent être débarqués entiers, le pavillon formé doit être d'une épaisseur supérieure à 7 mm et, pour les plaisanciers, la pêche est limitée à 3 individus/personne/jour.
La pêche aux lambis est interdite du 1er janvier au 30 juin, période pendant laquelle la vente de lambis frais est aussi interdite.
La capture, le colportage, la conservation, la vente et l'achat des crabes de terre sont interdits du 16 juin au 14 février. Lorsque la pêche est autorisée, la carapace des individus pêchés doit mesurer au minium 7 cm.
Les poulpes pêchés doivent peser au minimum 750 grammes.
En 2022, la pêche professionnelle regroupait 526 marins pêcheurs et 553 navires actifs. Au total, il est estimé que la valeur débarquée représentait 15,1 millions pour cette même année, soit environ 1 000 tonnes de production pêchées (IFREMER, Direction de la Mer).
En plus des diverses réglementations encadrant les activités de pêches professionnelles et de plaisance, il est à noter que dans certains espaces maritimes la réalisation de toute activité de pêche est plus réglementée voire interdite. Pour rappel, en dehors des zones interdites de pêche, la pratique de la pêche, professionnelle et de plaisance, est toujours réglementée.
Retrouvez les informations relatives à la réglementation de la pêche professionnelle ici et de loisir ici.
Est autorisée comme pêche maritime de loisir la pêche dont le produit est destiné à la consommation exclusive du pêcheur et de sa famille et ne peut être colporté, exposé la vente, vendu sous quelque forme que ce soit, ou acheté en connaissance de cause.
En 2022, le nombre de pêcheurs de loisir était estimé à 25 000 adeptes en bateau, à la ligne ou en chasse sous-marine, avec 300 navires de pêche promenade (navires pratiquant la pêche récréative). Il est estimé que 434 tonnes de produits ont été pêchées et conservées, toute activité confondue.
Trois groupes d'espèces marines sont protégés dans les eaux territoriales françaises et donc en Martinique. L'ensemble des informations relatives à la protection de ces groupes (mammifères marins, coraux et tortues marines) est présenté ci-dessous.
Retrouvez les informations relatives à la réglementation de pêche sur les espèces marines dont la pêche est réglementée (lambis, oursins, langoustes...) et sur les espèces interdites de pêche ici.
SEMINAIRE MOUILLAGES MARINS: "Comment planifier et organiser les mouillages en Martinique"
La réserve naturelle régionale marine du Prêcheur, dénommée aussi réserve marine Albert Falco, a été créée par délibération du conseil régional le 22 octobre 2014. Elle s'étend sur une bande littorale de 500 mètres de large, sur les 12 km de littoral de la commune du Prêcheur (au nord-ouest de la Martinique), depuis l'embouchure de la rivière Trois Bras au nord jusqu'à la Pointe Lamare au sud. Elle englobe les îlets de la Perle et de la Citadelle qui sont des sites d'exception.
Les écosystèmes marins du Prêcheur abritent de nombreuses espèces patrimoniales à enjeux de conservation majeurs. On retrouve des colonies de coraux cornes d’élan (Acropora palmata), des raies aigles, aussi appelées raies léopards (Aetobatus narinaria), des espèces pélagiques, telles que des marlins, thazards, barracudas, carangues et d'autres espèces patrimoniales de poisson. La réserve concentre aussi de nombreux sites de ponte des tortues et de nombreux herbiers qui offrent une grande aire de nourrissage et de nurserie pour de multiples espèces. Les côtes de la réserve sont également des zones d’alimentation prioritaires et de nidification pour l’avifaune. On retrouve, entre autres, des sternes bridées (Onychoprion anaethetus), des noddis bruns (Anous stolidus), des phaétons à bec jaune (Phaethon lepturus)
La réserve est divisée en 5 secteurs :
Une importante réglementation régit ces différentes zones sur l'activité de pêche, la circulation et le mouillage en mer, l'écotourisme, la plongée, le transport de passagers, l'introduction d'espèces animales et végétales, les travaux et autres mises en place d'installations, les perturbations sonores, le dépôt de déchets... L'ensemble de ces points réglementaires est énuméré dans la délibération de la région Martinique n°14-1624-1 du 22/10/2014 portant création et classement de la réserve naturelle marine du Prêcheur.
En classant le littoral de la commune du Prêcheur en réserve naturelle régionale, l'objectif global est d'assurer sur le long terme la conservation, l'entretien, voire la reconstruction du patrimoine naturel. Pour cela, la réserve œuvre à :
Le dossier de presse de l'inauguration de la réserve naturelle Albert Falco est disponible ici.
Pour obtenir de plus amples informations sur la réserve, rendez-vous sur le site des réserves naturelles de France :
L’Observatoire de la dynamique du littoral martiniquais (OLiMar) est un réseau qui réalise et diffuse des observations sur la dynamique littorale en Martinique. Initié par la DEAL et le BRGM, il a pour vocation de suivre la dynamique des plages et des environnements côtiers, depuis l’échelle événementielle jusqu’aux échelles pluriannuelles, dans le but de capitaliser l’information afin de mieux anticiper l’évolution du littoral martiniquais :
Parmi les outils proposés par Olimar, retrouvez l'évolution du littoral ces 70 dernières années pour de l'ensemble des plages et côtes de la Martinique :
Le projet ATOUMO, soutenu par la Fondation de France, a été mené d'avril 2013 à mars 2015. Il a été porté par le laboratoire Géomer (Université de Bretagne occidentale) en partenariat avec Irstea et LittOcean et en collaboration avec l’Agence des 50 pas géométriques et l’Observatoire de l’eau de Martinique. Le projet est donc révolu.
Le projet ATOUMO avait pour objectif d’étudier les dynamiques de gestion du littoral et de la mer en Martinique du début de notre ère jusqu’à nos jours afin de retracer les trajectoires de gouvernance passées et actuelles puis d'identifier des pistes pour la gouvernance future. Pour ce faire, le projet de recherche s’attachait, en mobilisant les données existantes et les savoirs d’acteurs, à analyser et comprendre les liens dynamiques entre l’évolution des éco-socio-systèmes littoraux et marins et les modalités de gouvernance mises en place en réponse à ces évolutions.
La frise chronologique interactive disponible ci-dessous a permis l'analyse des "trajectoire de gouvernance" du littoral et de la mer en Martinique. Elle met à disposition tout un ensemble de documents sur le littoral martiniquais du début de notre ère à nos jours :
Sur la base de l'état des lieux, à la fois passé et présent de l'éco-socio-système littoral et marin de Martinique, différents futurs possibles ont été pensés pour la gestion du littoral et de la mer en Martinique.
Le rapport de l'ensemble du projet est disponible en ligne :
Les Antilles abritent une biodiversité exceptionnelle et 70 % des espèces de la région n’existent nulle part ailleurs sur la planète. La riche biodiversité de la région antillaise s’explique par le caractère insulaire de ses territoires et par la forte influence de l’Amérique du Sud. Ces facteurs ont permis d’importants déplacements d’espèces et une spéciation accentuée au cours du temps. Le climat tropical et l’importante variété de milieux ont d’autant plus favorisé cette spéciation. On retrouve ainsi en Martinique une diversité d'écosystèmes marins qui hébergent de nombreuses espèces, indigènes, endémiques et/ou d'intérêt patrimonial fort.