ODE

L'ODE a publié son rapport de suivi 2018.

L’objet de ce rapport est de présenter les résultats du suivi des substances pesticides dans les cours d’eau mis en œuvre en 2018 par l’ODE de la Martinique.

Le traitement des données complémentaires, valorisées dans ce rapport, et issues de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques en Martinique indique la quantification de 34 molécules différentes dans les analyses d’eau en 2018 sur 151 molécules recherchées. 23% des molécules recherchées sont quantifiées au moins une fois en 2018.
En plus de ces 34 molécules quantifiées, 6 molécules ont été détectées mais non quantifiées en 2018 :1-(3,4-dichlorophenyl)-3-methyl-uree, Bitertanol, Imidaclopride, 2,4-MCPA, Atrazine et Terbutryne. Ce rapport ne traite pas de ces molécules détectées mais non quantifiées.
Parmi les 34 molécules quantifiées, 17 sont interdites à l’utilisation et 17 sont autorisées.

La BNVD (Banque Nationale de Vente pour les Distributeurs) indique les ventes
officielles de produits phytopharmaceutiques en Martinique. Ces données
proviennent de la déclaration des distributeurs de produits phytopharmaceutiques.
La BNVD, recense en 2018, 116 substances vendues en Martinique. Parmi les 17
substances quantifiées et autorisées à la vente, 14 sont présentes dans la BNVD. 3
substances ont été quantifiées en 2018 mais ne sont pas présentes dans la BNVD :
- L’AMPA qui est le métabolite (molécule de dégradation) du glyphosate ;
- L’Oxamyl, n’est plus présent dans la BNVD de Martinique depuis 2011 mais quantifiée
dans les rivières. Son utilisation est autorisée.
- Le Quizalofop est un herbicide autorisé. Il a été quantifié pour la première fois en
2018, et est recherché dans l’eau depuis 2013.

Les zones les plus contaminées par les produits phytopharmaceutiques sont situées sur
la façade atlantique et le centre, sur des secteurs fortement agricoles. Cela concerne
les rivières de Basse-Pointe, Pocquet (commune de Basse-Pointe), rivière Rouge
(commune du Lorrain), Lézarde aval (Lamentin), Deux Courants et Simon (François).

On note également une forte contamination de la rivière Madame pour le glyphosate alors que le bassin versant ne présente pas d’activité agricole.
Depuis 2012, les polluants quantifiés le plus régulièrement et présentant les concentrations les plus élevées restent les mêmes :
• Les chlordécone et le HCH (polluants historiques) ;
• Le glyphosate et son métabolite l’AMPA ;
• Les fongicides utilisés dans le traitement post-récolte de la banane.

Le nombre de quantifications des polluants historiques reste stable, tandis que la baisse du nombre de quantifications du glyphosate et de son métabolite semble se poursuivre. Les fongicides post-récoltes de la banane sont moins quantifiés ces deux
dernières années (tableau 10).
Aucune molécule n’a été retrouvée sur les stations Amont confluence pirogue, palourde Lézarde, Fond Baise et Stade de Grand Rivière. Ces stations sont localisées en amont des zones agricoles.
Avec 15 substances différentes quantifiées, les stations Pont Séraphin 2 sur la rivière des Deux Courants et Petit Bourg sur la rivière salée sont les stations qui recensent le plus grand nombre de produits phytopharmaceutiques identifiés dans leurs eaux.
La concentration maximale quantifiée est atteinte sur la station Pont RN Rouge en mai.
Une concentration de 11,9 µg/L de Chlordécone a été mesurée soit 2 380 000 fois la norme de qualité environnementale.

 

pic base doc bleu25f30 Suivi des produits phytopharmaceutiques dans les cours d'eau de Martinique - rapport 2018