ODE

L'ODE a publié son rapport de suivi 2019.

Parmi les 165 substances phytopharmaceutiques suivies dans les cours d’eau, 22 substances sont suivies dans un cadre réglementaire (imposées par la Directive Cadre sur l’eau).

Sur les 40 molécules quantifiées en 2019, 20 sont interdites d’utilisation et 20 sont autorisées. La BNVD (base de données des ventes de distributeurs), recense en 2018, 116 substances vendues en Martinique. Parmi les 17 substances quantifiées et autorisées à la vente, 13 sont présentes dans la BNVD.

Ainsi, 5 substances autorisées ont été quantifiées dans les rivières en 2019 et ne sont pas présentes dans la BNVD. Trois d’entre elles sont des métabolites de dégradation dans le milieu d’autres substances.

Les rivières plus contaminées :

Globalement les zones les plus contaminées par les produits phytopharmaceutiques sont situées dans le nord atlantique et le centre, dans des zones fortement agricoles. Les rivières de Basse-Pointe, Pocquet (commune de Basse-Pointe), rivière Rouge (commune du Lorrain), Lézarde aval (Lamentin), Deux Courants et Simon (François) comptent parmi les plus contaminées.

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Les produits phytopharmaceutiques qui contaminent le plus les rivières :

  • La chlordécone et le HCH (polluants historiques) qui ont été utilisés pour lutter contre le charançon du bananier jusqu’à 1993 ;
  • Le glyphosate qui est un herbicide utilisé globalement dans toutes les cultures (l’utilisation par les collectivités est interdite depuis le 1er janvier 2017 et depuis le 1er janvier 2019 pour les particuliers) ;
  • Les fongicides utilisés dans le traitement post-récolte de la banane qui sont appliqués dans les stations d’emballage et servent à lutter contre les maladies de conservation.

Depuis 2012, les principaux polluants quantifiés restent les mêmes. Le nombre de quantifications des polluants historiques reste relativement stable. Il est à noter une diminution des quantifications de glyphosate et de l’AMPA depuis les 2 dernières années. Cette lente diminution semble corrélée à l’évolution de la réglementation (interdiction d’utilisation du glyphosate par les collectivités en 2017 puis par les particuliers en 2019).

Les fongicides post-récoltes de la banane sont moins quantifiés ces deux dernières années.
Cela semble corrélé aux actions mises en œuvre par les agriculteurs pour le traitement de ces substances. En 2019, aucune quantification de forte concentration (> 2 μg / L) n’a été mesurée.

Evolution de la qualité des rivières vis-à-vis des produits phytopharmaceutiques :

De 2011 à 2019, la concentration moyenne globale en produits phytopharmaceutiques dans les cours d’eau a légèrement diminué. Cette tendance sera à vérifier dans les prochaines années.

 

pic base doc bleu25f30 Suivi des produits phytopharmaceutiques dans les cours d'eau de Martinique - rapport 2019