ODE

Caractérisation des évolutions des concentrations en pesticides dans les eaux de surface du bassin versant du Galion en Martinique : résultats sur quatre années de suivi

Auteur(s)

CIRAD
Lai Ting PAK
Lucas WINTZ
ODE Martinique

Producteur(s)

ODE Martinique
CIRAD
Plan Chlordécone

Année de publication

2021

Thème(s)

Cours d'eau

Résumé

Dès le début du 20ème siècle, la production de pesticides de synthèse a pris son essor avec le développement de la chimie industrielle. En premier, la famille des insecticides organochlorés, suivie par de nombreuses autres, se sont alors inscrites parmi les outils d’une seconde révolution agricole (Mazoyer & Roudart, 2008). Aux Antilles, le paysage agraire s’est construit historiquement autour des monocultures d’exports (banane, ananas, canne à sucre). Dans ce contexte, insulaire et tropical humide, ces cultures font face à un développement rapide et diversifié de bioagresseurs et d’adventices. Pour sécuriser leurs rendements, les exploitations agricoles qui en ont les moyens, sont donc incitées à utiliser ces outils. Aujourd’hui, l’Union Européen recense plus de 1428 substances actives, regroupées dans 21 fonctions différentes, correspondant à autant d’usages phytosanitaires (EU Pesticides Database, 2020). Cependant, plus de deux tiers d’entre elles ont été retirées de la commercialisation. Par ailleurs, depuis le 1er janvier 2019, les pesticides de synthèse tels que le glyphosate sont exclusivement destinés à l’usage agricole.


Après utilisation, les molécules composant les produits phytosanitaires sont exposées aux contraintes environnementales. En Martinique, la pluviométrie abondante et les sous-sols à forte conductivité hydraulique, favorisent leur transfert par et vers les eaux. Les caractéristiques physico-chimiques des molécules permettent alors des trajectoires différentes. Certaines de ces molécules subissent des transformations. Leurs caractéristiques peuvent parfois être modifiées et pour certaines, mener à une dégradation totale. Cependant, d’autres molécules, stables et peu mobiles, peuvent persister dans l’environnement jusqu’à plusieurs décennies. En Martinique, c’est le cas des organochlorés, et en particulier de la chlordécone utilisée massivement entre 1971 à 1993. Près de 30 ans après son interdiction, cette molécule fait l’objet d’un quatrième plan de lutte doté d’un budget de 90 millions d’euros (Plan Chlordécone 4).


Les écosystèmes aquatiques des Antilles sont donc particulièrement exposés à la pollution par les pesticides d’origine agricole. Le suivi des eaux de surfaces réalisé par l’ODE depuis 2007, dans le cadre de la Directive Cadre sur l’Eau (DCE1), dresse le constat préoccupant d’une pollution récurrente sur l’ensemble du territoire Martiniquais. Toutefois, les connaissances sur le devenir des pesticides dans ce type d’environnement et sur les liens entre les pratiques et la pollution restent insuffisantes, rendant difficile l’identification de potentiels leviers d’action. Le renforcement de la connaissance sur les pratiques phytosanitaires des différents systèmes de culture et l’identification des facteurs jouant sur les transferts des pesticides, de l’application vers les milieux aquatiques, est un enjeu primordial à leur préservation par la mise en place de plans d’actions.

Mots clés associés

chlordécone, pesticide, cours d'eau, bassin versant

Type de document

Etude - Rapport

Droits

Accès libre

Langue

FR

Couverture géographique

Martinique, 972

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